Le musée national du Prado, qui a fêté son bicentenaire en 2019, est au cœur de l'un des itinéraires touristiques les plus visités de la capitale : le Paseo del Arte (ou Promenade de l'Art). Outre Les Ménines de Vélasquez et Les fusillades du 3 mai de Goya, on peut admirer dans ses salles des chefs-d'œuvre des écoles espagnole, italienne et flamande parmi sa précieuse collection de quelque 8 600 toiles et plus de 700 sculptures.
Achetez la carte Paseo del Arte et profitez des trois grands musées de Madrid à prix réduit !
Velázquez, Goya, El Greco, Sorolla...
Le musée du Prado possède la collection de peinture espagnole la plus complète au monde. La visite peut commencer par le XIe siècle, avec les fresques mozarabes de l'église San Baudelio de Berlanga. Les œuvres de Bartolomé Bermejo, Pedro Berruguete, Juan de Juanes ou Luis de Morales assurent ensuite le lien entre la peinture gothique hispano-flamande et la Renaissance. Les salles dédiées au Greco abritent quant à elles quelques-unes des peintures les plus singulières du maniérisme, comme le Chevalier avec la main sur la poitrine ou la Sainte Trinité.
Le Siècle d'or est largement représenté par des œuvres de Ribera, Zurbarán et Murillo nous aidant à comprendre le contexte dans lequel est apparue la peinture de Velásquez, qui culmine avec les tableaux Les Ménines et Les Fileuses, également exposés au musée. À la charnière entre le XVIIIe et le XIXe, les salles dédiées à Goya montrent aussi bien les cartons réalisés pour la manufacture royale de tapisseries que les Peintures noires avec lesquelles l'artiste couvrit les murs de sa demeure, La Quinta del Sordo. Enfin, plusieurs salles sont consacrées à la peinture du XIXe siècle, avec des œuvres de Fortuny, des Madrazo et de Sorolla.
Autres collections
La peinture italienne, indispensable pour comprendre le passage de l'art médiéval à la Renaissance, montre en outre une très forte influence sur l'art baroque espagnol. Du Quattrocento (XVe siècle), mentionnons L'Annonciation de Fra Angelico, le coffre avec l'histoire de Nastagio degli Onesti de Botticelli, La Dormition de la Vierge de Mantegna et Un ange soutient le corps du Christ d'Antonello de Messine. Plusieurs Vierges de Raphaël témoignent de la splendeur classique du Cinquecento (XVIe siècle), et les toiles de Titien, du Tintoret et de Véronèse, hauts représentants de l'école vénitienne, font partie des trésors les plus précieux du musée du Prado. Les différents courants de l'art baroque italien sont parfaitement représentés par les œuvres du Caravage, de Guido Reni et d'Annibal Carrache.
L'école flamande est fort bien représentée, en raison des liens politiques entre la monarchie espagnole et la Flandre. Le musée du Prado héberge des œuvres très significatives des maîtres primitifs flamands comme La Descente de croix de Van der Weyden et le Jardin des délices de Jérôme Bosch, que Philippe II collectionnait de façon obsessive, mais aussi les œuvres caractéristiques de la splendeur baroque de la cour de Bruxelles, avec Rubens, la famille Bruegel, Jordaens et Teniers pour ne citer que les auteurs les plus représentés. La peinture française, hollandaise et allemande est également présente dans les collections du musée. Dürer, Claude Gellée le Lorrain, Rembrandt ou Watteau font partie des artistes à ne surtout pas manquer. Bien que moins connues, les salles dédiées à la sculpture et aux arts décoratifs sont également très intéressantes. Mentionnons par exemple la statuaire romaine, le Trésor du dauphin (vaisselle héritée par Philippe V) et les œuvres de Leone et Pompeo Leoni réalisées à la demande de Philippe II et Charles Quint.
Histoire du musée
C'est le 10 novembre 1819 que le musée du Prado ouvrait ses portes pour la première fois. Grâce au soutien de María Isabel de Braganza, épouse de Ferdinand VII, l'édifice conçu par Juan de Villanueva pour abriter le cabinet d'histoire naturelle accueillait finalement une part importante des collections royales. Au fil du temps, les dons de particuliers et les acquisitions augmentèrent progressivement le fonds de peinture.
Pendant la guerre civile, les œuvres d'art furent tout d'abord protégées contre les bombardements éventuels par des sacs de sable au rez-de-chaussée du musée. Néanmoins, sur les recommandations de la Société des Nations, la collection fut finalement transférée à Valence, puis à Genève, d'où elle fut rapidement rapatriée à Madrid dès le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Deux siècles après son inauguration, le Musée du Prado a enrichi son exposition permanente avec une section qui retrace l’histoire de l’institution à travers son architecture, depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. Depuis le 17 mars 2021, les visiteurs ont accès aux salles 100, 101 et 102 de l'édifice Villanueva où sont rassemblés des gravures, des photographies, des cartes postales, des coupures de journaux, des revues, des livres, des factures d’achat, des carnets de visiteurs et de copistes, des projets, des sculptures, des maquettes, des peintures ainsi que du mobilier et des objets d’art décoratifs. Autant de témoignages illustrant les innombrables projets qui se sont succédé depuis la création du musée afin de le faire évoluer avec son temps et de l’adapter à toute l’activité culturelle et professionnelle organisée dans ses murs.
Expositions temporaires
L'ancien édifice Villanueva héberge une grande partie des collections de peinture, de sculpture et d'arts décoratifs. Jouxtant la façade arrière, autour du cloître de Los Jerónimos, l'architecte Rafael Moneo a construit plusieurs salles dédiées aux expositions temporaires et ateliers de restauration, ainsi qu'un auditorium, une cafétéria, un restaurant et des bureaux. Un autre des bâtiments du musée est El Casón : il s'agissait de l'ancienne salle de bal du palais du Buen Retiro aujourd'hui disparu. De nos jours, cet espace accueille la bibliothèque et la salle de lecture réservée aux chercheurs.
Achetez vos billets